18 mois d'actions - Intervention du Président Bazin
Mes chers collègues,
Il est du privilège du Président de pouvoir adresser quelques mots d’introduction à l’Assemblée à l’ouverture de ces débats et j’ai résolu de vous infliger une nouvelle fois un petit billet d’humeur. Nous allons entrer dans la période de trêve estivale et nous clôturons d’une certaine façon la première séquence de notre mandat débuté il y a un peu plus d’un an.
Qu’avons-nous fait, qu’avons-nous accompli depuis un an, depuis avril dernier ? Enormément de choses en vérité, et je vais dans un instant en dresser la liste, dans le désordre, et vous me pardonnerez à l’avance pour le caractère peut-être un peu poussif de l’exercice.
Parmi les affaires que nous avons traitées, il y en a qui ont procédé de nos choix et d’autres que nous avons subies. 2015 n’égalera pas, et c’est heureux, l’an de grâce 2014 qui nous a vu mourir et ressusciter en l’espace de quelques mois d’atermoiements au plus haut niveau de l’Etat, mais l’année écoulée aura quand même charrié son lot de déconvenues et de déceptions en provenance de l’étage de l’Etat.
En la matière, l’adoption de la Loi NOTRe se pose là, avec l’atteinte à nos politiques de développement économique dans un flou artistique de toute première catégorie, et le cafouillage sur la vraie/fausse puis de nouveau vraie perte d’une part importante de nos recettes de CVAE. Ce dossier n’est d’ailleurs pas entièrement purgé, on attendra pour cela l’adoption de la Loi de Finances pour 2017.
Dans la liste des avanies gouvernementales, signalons la hausse du point d’indice mise à la charge des collectivités : alors que nos efforts de maîtrise salariale amenaient à une baisse de 0,24% de la masse, les mesures gouvernementales entraineront un surcoût de 1 millions 150 mille euros et une progression de 0,44%.
Signalons le renouvellement d’une péréquation sur les DMTO qui devait être exceptionnelle et qui n’aura d’exceptionnelle que le prélèvement de 9 millions d’euros sur nos recettes.
Signalons encore la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, qui va nous contraindre, avec des financements pour lesquels vous me permettrez d’émettre quelques doutes, à réviser l’ensemble des plans d’aide aux personnes âgées. L’Etat n’a pas un fifrelin pour compenser les dépenses d’AIS en revanche il a trouvé 400 millions pour les plans d’aides que nous sommes censés définir et appliquer.
On signalera aussi depuis mars dernier la vraie/fausse négociation – décidemment, ça fait beaucoup de faux semblants- sur le RSA, qui s’est terminée piteusement voici quelques semaines et dont le résultat est le suivant du point de vue de l’Etat envers les départements : « débrouillez-vous » !
Je pourrais parler également de l’explosion des arrivées de Mineurs Etrangers Isolés mis à notre charge, à partir de l’automne dernier. Je rappelle que le dispositif coûtait 4 millions d’euros au contribuable valdoisien à la fin du dernier quinquennat, il lui en coûte 17 aujourd’hui, soit 425% d’augmentation en quelques années.
Enfin, last but not least comme disent nos amis anglo-saxons, la baisse de la DGF qui nous fait perdre 160 millions d’euros en cumulés sur la période. Ajoutez à cela le fait que le Président de la République a effacé une partie de l’ardoise du bloc communal et que le Gouvernement a octroyé aux Régions plusieurs nouvelles recettes de fiscalité dynamique, dont la moitié de la CVAE des Départements, on comprendra que nous ne tirerons pas un bilan excellent de l’accompagnement, si je puis l’appeler ainsi, des Départements par le Gouvernement depuis le renouvellement de nos mandats.
Définitivement, on ne nous rend pas la tâche facile. Et c’est donc bien sur nous même que nous devons compter pour avancer malgré tout.
Et, malgré tout, depuis votre élection, Mesdames et Messieurs, beaucoup a été fait.
Nous avons voté deux budgets dont celui de cette année, le plus difficile que j’ai eu à faire dans mon parcours d’élu, comme je l’avais dit à l’époque. Les économies nouvelles et toujours douloureuses et la mesure sur la taxe foncière ne doivent néanmoins pas occulter tout ce qui est rendu possible par l’adoption de comptes sincères et équilibrés.
Parmi les opérations des communes ou de nos partenaires majeurs pour lesquelles nous avons été largement contributeurs et facilitateurs, relevons, depuis mars dernier, l’inauguration des nouveaux bâtiments de l’EHPAD Zemgor à Cormeilles-En-Parisis, du FAM La Montagne, toujours à Cormeilles, du centre social Aimé Césaire à Goussainville, du foyer d’hébergement APED à l’Isle Adam, de programmes de logements importants à Sarcelles, Villiers-Le-Bel, de l’élargissement spectaculaire du pont rail de Louvres, ou encore les grands travaux de Royaumont…
Parmi nos opérations en propre, citons, toujours depuis mars dernier, l’inauguration de la déviation de la RD 311 à Bezons, du BIP Est à Bonneuil, l’extension du collège Albert Camus à Argenteuil, celle du collège Pierre Perret de Bernes-Sur-Oise, celle très prochaine du 111ème collège à Herblay, le lancement du chantier du futur 112ème à Pontoise…
Citons encore des actions peut être moins visibles, moins spectaculaires, mais ô combien structurantes dans la vie de notre collectivité.
Je pense, par exemple, au combat que nous avons mené pour le maintien de notre note AA- par Fitch. Une nouvelle fois, pas pour faire plaisir aux analystes, mais pour obtenir des financements. A ce titre, je peux vous informer que notre dernière émission obligataire, bouclée en juin, nous a permis de lever 30 millions d’euros au taux moyen de 1,06%, ce qui est tout à fait avantageux.
Je pense à notre politique active en faveur de l’insertion et de lutte contre la fraude au RSA.
Je pense à l’action dynamique de notre MDPH où des actions tout à fait innovantes et très appréciées ont vu le jour, par exemple le speed meeting loisirs/sports/handicap, ou encore la poursuite de la dématérialisation de nos procédures.
Je pense au lancement de l’application Val d’Oise My Balade qui participe à la vivification d’un secteur très apprécié des Valdoisiens.
Je pense au soutien que nous préservons au tissu associatif extrêmement divers et riche de notre département.
Je pense à la réorganisation du réseau de transports dans le Vexin, un chantier pas évident mais qui est désormais compris et accepté, et qui fonctionne, et qui fait également écho au lancement des bornes de covoiturage dont l’extension est en réflexion.
Je pense au délicat travail engagé et bien engagé pour gérer la dissolution de l’OPIEVOY, qui entraîne, pour VOH, son doublement de taille pour en faire un outil à la mesure de nos ambitions en matière de maîtrise d’une politique du Logement en Val d’Oise.
Je pense encore aux formations mises en place pour nos personnels pour la prévention de la radicalisation dans le contexte des attentats de janvier et de novembre en France.
Je pense à notre action forte en matière d’enseignement supérieur, avec l’entrée en phase réalisation de l’Eco Cité de l’Innovation.
Je pense au lancement du Syndicat Val d’Oise Numérique et à l’avancée de la procédure de DSP.
Je pense enfin, c’est d’actualité, au passage du Tour de France en Val d’Oise qui vient couronner des résultats sportifs exceptionnels cette saison, que je ne peux tous citer, mais qui sont symbolisés et représentés par les 20 athlètes valdoisiens qui vont s’envoler pour les Jeux de Rio. Ils étaient 10 à Londres et 8 à Pékin.
Voilà, Mesdames et Messieurs, chers collègues, quelques-unes des réalisations que celles et ceux qui votent les budgets de notre institution peuvent se voir crédités d’avoir permis, et ce uniquement depuis notre élection de mars dernier. Je n’ai évidemment pas pu tout citer mais je crois que nous avons là l’essentiel.
Je vous ai épargné la liste des satisfactions plus politiques, comme le résultat des élections régionales ou le lancement des dynamiques très intéressantes des Associations Grande Couronne Capitale ou de l’Axe Seine que nous avons créée hier avec mes collègues des Hauts de Seine, des Yvelines, de l’Eure et de Seine Maritime et qui accueille déjà sa première collectivité territoriale associée, le Département du Calvados.
Mais il en est une qui me tient particulièrement à cœur et sur laquelle je vais donc m’appesantir un peu plus, c’est l’unité de la majorité et la dynamique que nous avons su, c’est ma conviction, engager tous ensemble depuis avril.
Nous avons été aidés, bien évidemment, par l’administration du Conseil départemental que je veux saluer et remercier pour son accompagnement tout à fait remarquable de notre équipe. Nous lui avons beaucoup demandé, elle a su répondre présent et rien ne serait possible sans sa collaboration.
Néanmoins, pour fonctionner aussi efficacement, l’administration a besoin d’une dynamique politique qui constitue à l’évidence le combustible du réacteur. Une nouvelle fois, je me suis engagé l’an passé pour l’honneur d’être, à vos côtés, le premier de cordée, en vous assurant de ma préoccupation première de l’unité dans l’action, de l’unité pour l’action.
Je crois que nous ne nous en sommes collectivement pas si mal sortis et je souhaite vous en remercier chaleureusement. Cette force collective qui est la nôtre et la déjà longue liste de nos réalisations sont les meilleures des réponses à celles et ceux qui passent leur temps à gloser sur l’utilité des élus locaux. Soyons en conscients, soyons en fiers.
Et comme je m’adresse en cet instant à l’Assemblée départementale toute entière, je tiens à saluer également la minorité. Ce n’est peut-être pas à moi de prendre la liberté d’en juger, mais je crois que le positionnement qu’elle a adopté et que nous avons constaté depuis un peu plus d’un an participe à la sérénité de nos travaux et à la qualité de nos échanges républicains. Je voulais lui dire que je l’en remercie.
Si Monsieur Muller veut réagir à ma longue introduction, je lui cède volontiers la parole avant que nous n’entrions dans les rapports appelés à l’ordre du jour.